(à la ligne de...) l'horizon...

Patrick Modiano ne sait décidément pas donner
les solutions à ses histoires, c'est toujours une
porte ouverte, une possible sortie de secours, un
improbable rebondissement, et pourtant ce n'est
pas frustrant.
Dans son dernier roman (L'Horizon), le héros, un
homme d'une cinquantaine d'année, se promène
dans Paris à la recherche d'une femme qu'il a connue
il ya de cela 30 ans, Margaret Lecoz, elle même fuyait
l'inquiétant Boyaval, un homme sombre et muet.
De bribes de souvenirs en minces preuves (extraits
de journaux, numéros de téléphone, vieilles photos...)
il arrive peu à peu à remonter la piste, en se remémorant
sa propre enfance, sa mère terrible qui veut lui soutirer
de l'argent, son emploi fantoche dans une librairie
abandonnée, des amis communs qui semblaient les
attendre, lui et Margaret, pour s'éveiller de leur léthargie.

Modiano garde les thèmes qui lui sont chers : la quête d'identité,
Paris, les numéros de téléphone, les impasses et les doutes...
Mais cette fois ci, mêle à la fois dans l'histoire et dans la
narration du fictif et ce que l'on peut croire être de l'autobiographie.
Les personnages de Modiano sont touchants, ils semblent toujours
voler, ou plutôt flotter, à quelques centimètres seulement du sol,
loin des considérations terre à terre, ils partent fouiller leur passé
pour réussir à mieux entamer leur avenir.

Patrick Modiano, L'horizon, ed. Gallimard (le prix, je peux pas vous
le dire, c'est un cadeau que l'on m'a fait...)